mercredi 13 janvier 2010

Le football victime de son succès

Populaire, peut-être trop même. De part sa grande visibilité médiatique, le football, qui avait déjà pour maux d'exacerber les rivalités provinciales (derby, clasico) et nationales (Algérie/Egypte par exemple), est désormais une cible privilégiée des groupuscules armés pour faire passer un message. Il est, bien malgré lui, victime de son succès.

Il y a quelques jours, le sort de l'enclave de Cabinda en Angola, où des enjeux pétroliers énormes provoquent des violences entre des rebelles séparatistes et les troupes gouvernementales, était encore inconnu du grand public. La tragique attaque (3 morts) du bus de l'équipe du Togo a révélé au grand jour la situation sous haute tension de cette partie du territoire angolais.

Le gouvernement togolais récupère le drame à son profit
Jouera, jouera pas, le flou le plus total a entouré la décision du Togo de participer ou non à la Coupe d'Afrique des Nations à la suite de ce drame. C'est finalement le gouvernement togolais qui a tranché, sans se soucier du désir des joueurs. La sélection a dû rentrer au pays. Cette décision n'est pas anodine comme l'a très bien précisé Pascal Boniface, directeur de l'Institut de relations internationales et stratégiques, dans l'émission Stade 2 dimanche dernier. Il y a dans quelques mois des élections au Togo et les autorités, en déclarant trois jours de deuil national, ont décidé de "récupérer le drame à leur profit". Les joueurs togolais souhaitaient honorer sur le terrain les proches tombés dans l'attaque. Ils en ont été privés. La faute encore à la politique.

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