samedi 22 mai 2010

Good versus Evil



Jamais auparavant dans le football mondial, il a été aussi aisé d'identifier les deux plus grands joueurs actuels, symbolisant chacun une partie du monde qui nous entoure. L'un est jeune, vivifiant, amusé et amusant, l'Autre est arrogant, égoïste et ingrat.

Ici, c'est l'imagination qui triomphe sur l'image, l'esprit qui ridiculise le prix, l'intelligence qui humilie l'impuissance, l'intransigeance qui se venge de l'inconséquence. A l'heure du capitalisme bafouant chaque jour la dignité humaine, ce genre de rappels à l'ordre est vital quand s'endort, bouffi et repu, le foot sur ses lauriers. Le football de l'un permet de s'évader de la vie et de l'hiver, ce football est le responsable unique des mélodies enchantées qui plongent dans un drôle d'état quiconque leur tendrait l'oreille - de délicieuses heures de rêve éveillé sur un arc-en-ciel rayonnant qui aveugle les cauchemars, tandis que le football de l'Autre incarne les maux occidentaux contemporains : tout s'achète, tout se vend on ne plus croire en personne, les dés sont jetés , nous sommes les perdants, les victimes d'une illusion.

Le but est de ne plus se laisser bercer, berner, flinguer par des mensonges : une nouvelle économie un nouvel équilibre sont en gestation et les barcelonais, du haut de leur football parallèle, en sont le symbole. Il est possible de rêver un nouveau monde, une nouvelle gauche qui matérialiserait les rêves de Guardiola. La résistance s'organise et l'avenir n'est pas dans le renoncement et la résignation mais dans l'urgence et l'obligation d'avoir le courage de faire face.

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